La particularité de la société Néwar de la vallée de Kathmandu est la coexistence du bouddhisme et de l'hindouisme depuis des siècles. Au niveau de la religion de l'individu, les Néwars se définissent soit comme hindous soit comme bouddhistes et emploient un prêtre bouddhiste (vajracarya) ou un prêtre hindou (brahmane). Le syncrétisme religieux est présent surtout dans les textes ou les guides de pèlerinages. Il est important de faire une distinction entre les rites décrits dans les textes et les pratiques religieuses. Les textes sont connus seulement par les lettrés, en l'occurrence les prêtres. Les habitants de la vallée connaissent bien les images des divinités et leurs symboles. Dans le déroulement de chaque rituel la tradition orale joue un rôle considérable.
Les rites de passage donnent une identité sociale et ethnique. Deux rites sont spécifiques chez les Néwars : le rite de mariage des jeunes filles avant la puberté (ihi) avec un dieu, Vishnu Narayana pour les hindous et Buddha Vairocana, le Seigneur du Corps, pour les bouddhistes, le second rituel célébré par une personne, homme ou femme, qui atteint l'âge de soixante-dix-sept ans, sept mois et sept jours, rituel appelé bhimaratha ou bhura jyanko qui assure le passage d'une personne du monde des hommes dans le monde des dieux.
Le rituel de mariage, cérémonie collective, célébré par les bouddhistes, a eu lieu dans l'est de la vallée, en 1984, à Thimi. Le premier jour a commencé avec la mise en place du mandala de Vajradhatu ; au centre est situé Buddha Vairocana. Une statue du Buddha Vairocana a été fabriquée à Patan et consacrée par le prêtre bouddhiste après l'installation du mandala. La mesure du corps de la jeune fille marque la seconde partie du déroulement du rituel du premier jour. Le rituel de mariage, avec don de la fille et la marche autour du feu a lieu le second jour en présence du prêtre.
En dehors de prêtres, deux autres catégories jouent un rôle important dans le déroulement des rituels : les peintres et les potiers. Seul le prêtre connaît le texte en néwari et en sanskrit qui sera utilisé pendant la célébration du rituel. Les liens entre l'image du Buddha Vairocana et le texte utilisé par le prêtre sont évidents, mais les objets rituels comme le vajra ou la cloche ont autant d'importance que les images.
12/01/2010 23:54