L’ouverture des pays cachés (sbas yul) aux trois frontières du Kanchenjunga

sBas Yul Bras mo jongs. ©Brigitte Steinmann

sBas Yul Bras mo jongs. ©Brigitte Steinmann

Mardi 28 mai 2019

L’ouverture des pays cachés (sbas yul) aux trois frontières du Kanchenjunga: Sikkim, Tibet, Népal : Iconographie, histoire et politique 18e-21e s.

par Brigitte Steinmann, Professeur, Institut de sociologie et d’anthropologie, Université de Lille et CNRS (Clerse UMR 8019 et C.R.C.A.O. Paris).

Entre le 17e et le 19e siècle, le Népal, le Sikkim et le Tibet constituaient trois royaumes, hindou et bouddhistes indépendants, qui se partageaient les frontières géographiques et les territoires autour du massif du Kanchenjunga. Cette montagne sacrée, occupée par les divinités guerrières tibétaines Dzonga et Yabdud, fut le théātre de grands événements religieux et politiques à partir du 17e siècle : les régions frontalières nord-orientales du Népal (Walungchung gola) et septentrionales du Sikkim (Dzongu, Lachen) furent marquées religieusement par l’arrivée de grands gter ston et trantristes tibétains et par l’installation de lignées royales bouddhistes ; tandis que les événements politiques et les guerres coloniales qui se succédèrent entre Tibet, Népal et Sikkim entre les 18e et 19e siècles, modifièrent à leur tour profondément la vie politique et sociale des chefferies et des populations autochtones locales, en contribuant à tracer les nouvelles frontières des états modernes. Dans cet essai d’histoire religieuse et politique, nous nous appuyons sur des documents historiques et iconographiques, ainsi que sur des enquêtes ethnographiques (particulièrement entre les années 1980 et 2014).

CONFERENCE à 18h
dans le Grand Salon de la Maison de l’Asie, 22 avenue du Président Wilson, 75016 PARIS