Conférence par Jean-Baptiste Georges-Picot, EPHE.
En 2004, Andreas Gruschke introduisait sa recension des sites des marges tibétaines en notant que l’histoire et le patrimoine du Tibet de l’Est (Kham) restaient peu étudié. Un tournant sembla s’amorcer au début des années 2000. Jusqu’en 2008, les efforts d’érudits locaux se conjuguèrent à l’action d’ONG occidentales et à l’intérêt renouvelé de la recherche chinoise. Plusieurs sites, jusque-là peu connus, furent ainsi mis en lumière. Parmi eux, sept chapelles de la région de Dartsedo (Kangding). Avec des peintures remontant aux XVe-XVIe siècles, elles forment un corpus dont la richesse et la cohérence sont exceptionnelles. Objets d’un premier travail publié en Chine en 2012, elles comptent parmi les rares sites de la région à avoir fait l’objet d’une monographie. La plupart des autres peintures subsistant dans la région, en dépit de leur petit nombre et d’un état souvent alarmant, n’ont à ce jour fait l’objet que de publication minimale sans étude approfondie. Ainsi, si l’histoire du Kham a suscité de nombreux travaux depuis l’affirmation de Gruschke, celle-ci reste largement valide en ce qui concerne l’étude de son patrimoine peint.
Notre présentation se focalisera sur les sept chapelles mentionnées. Complétant l’étude chinoise de 2012, elle en proposera une introduction générale. En introduction, un bref état des lieux des connaissances du patrimoine peint survivant au Kham démontrera leur caractère exceptionnel. Nous nous attacherons ensuite à présenter les principales caractéristiques de ces chapelles. Aux remarques sur le contenu et le style de ces peintures s’ajouteront quelques éléments sur leur situation au sein de l’espace domestique (dans des maisons ou des chapelles familiales). La conclusion fournira quelques pistes d’interprétation de leur iconographie.