Conférence par Olivia Ramble, Doctorante, EPHE, à 18H00 dans l’auditorium du musée Cernuschi.
Les sceaux représentant des monogrammes constituent une part importante du corpus glyptique sassanide. A la différence des emblèmes ou d’autres motifs abstraits, les monogrammes intègrent dans leur composition des caractères alphabétiques moyen-perse – bien que parfois sous une forme si stylisée qu’il est difficile d’identifier le graphème représenté. En tant que tels, les monogrammes sassanides sont un exemple frappant de la fusion d’un texte et d’une image et la création d’un motif hybride, à la fois inscription et icône. Longtemps, les monogrammes ont été considérés comme des symboles abstraits qui ne pouvaient être interprétés, jusqu’à ce que Unvala (1953) réunisse plusieurs séries de monogrammes dans un seul catalogue et propose des lectures de certains d’entre eux sur la base des lettres au sein des différentes compositions. Plus récemment, Gyselen (2012) a réalisé une étude approfondie de ces motifs à l’aide d’un programme informatique spécialement développé. Les chercheurs restent toutefois divisés sur l’interprétation – graphème stylisé ou composant décoratif ? – des éléments les plus ornementaux, tels que le cœur ou le croissant. Cette étude entend reprendre le dossier des sceaux à monogramme sassanides et propose des lectures pour certains d’entre eux en cherchant la clé de leur déchiffrement au-delà du domaine de l’onomastique. Elle accorde une attention toute particulière aux aspects pragmatiques des sceaux, et en particulier des images et des formules qu’ils portent.