Sogdian funerary couch Detail 1 ©Miho Museum.Shiga
Le zoroastrisme en Chine médiévale à la lumière des récentes découvertes archéologiques
par Pénélope Riboud, Maître de conference, INALCO.
Entre le 4ème et le 14ème siècle de notre ère, textes, documentation archéologique et images confirment la coexistence du zoroastrisme, du manichéisme, du christianisme nestorien et du bouddhisme au sein de la diaspora centrasiatique établie en Chine pour des raisons commerciales. C’est donc un singulier laboratoire de la pluralité qu’offrent ces communautés qui semblent à première vue avoir maintenu de forts marqueurs identitaires, mais dont les pratiques religieuses témoignent néanmoins de nombreux aménagement et compromis.
Les tombes sino-sogdiennes datées de la deuxième moitié du 6ème siècle et mises au jour en Chine du nord ces quinze dernières années soulèvent à ce titre plus d’une question sur les pratiques funéraires adoptées par l’élite centrasiatique établie en Chine. Cinq tombes, deux sarcophages en forme de maison, six banquettes funéraires et trois panneaux frontaux de soubassement constituent désormais l’essentiel de la documentation artistique et archéologique concernant les élites centrasiatiques en Chine dans la deuxième moitié du VIe siècle. Parmi les monuments susceptibles d’être datés par des épitaphes, le plus ancien date de 571, et le plus récent de 592. Tous furent entièrement ornés de scènes religieuses et profanes sculptées en relief, tandis que certains furent également peints et dorés à la feuille. Tant du point de vue de la connaissance des pratiques funéraires – divulguées par l’archéologie comme par l’iconographie –, que de celle du panthéon ou des rites, ces découvertes offrent quelques clefs pour comprendre comment s’exprime dans l’univers sépulcral la question de la pluralité en terme de pratiques funéraires et de choix des images qui accompagnait le défunt dans l’au-delà .