mardi 20 avril 2021
Une civilisation à la croisée des chemins : l’idiosyncrasie Xixia à la lumière de son architecture funéraire et de son art
par Diane Zhang-Goldberg, CRCAO.
Peuple nomade vivant dans les pāturages le long des frontières nord-ouest de l’empire chinois, les Tangoutes se sont finalement installés dans la partie nord du territoire chinois à l’invitation des Tang, et ont adopté une vie plus sédentaire avec le développement de l’agriculture, de l’artisanat et du commerce. La mise en place d’une administration, l’adoption du bouddhisme et la formation d’une armée compétente ont alors jeté les bases d’un futur empire. Elles peuvent donner l’impression que les dirigeants du nouvel empire Xixia se sont largement inspiré du monde chinois. Cependant, la relation des Tangoutes avec l’empire chinois, que ce soit sur le plan politique, économique ou idéologique, n’a jamais été simple. Elle compte de multiples guerres, des échanges commerciaux fructueux, une méfiance mutuelle constante, mais certainement pas de soumission ni de domination. Étudier cette relation en s’appuyant exclusivement sur des sources écrites conduit souvent à transmettre, consciemment ou non, le point de vue des Chinois, car les sources écrites disponibles sont principalement des chroniques chinoises. En l’absence d’annales historiques écrites par les Tangoutes eux-mêmes, comment élargir notre horizon d’étude et mesurer les transferts culturels qui ont marqué l’histoire des Tangoutes ? Cette conférence se propose de montrer, en combinant l’interprétation de sources écrites historiques, l’étude de quelques vestiges archéologiques et la recherche iconographique, que même si la Chine fut assurément un voisin fascinant pour le jeune empire Xixia, les Tangoutes ont également intégré diverses influences hétérogènes d’origines multiples, et conservé des éléments traditionnels, ce qui a généré un processus idiosyncratique complexe au sein du réseau culturel de l’Asie intérieure.
Enregistrement de la conférence : https://vimeo.com/user167263151