Mardi 20 janvier 2015 :
Zafar Païman, Directeur scientifique des fouilles de l’Institut National Afghan
De nombreuses sculptures, parfois monumentales, réalisées soit entièrement en argile rouge ou bien dans une argile jaune recouverte d’argile rouge, et selon une mise en Å“uvre délicate, proviennent de divers monastères bouddhiques de Kaboul ( Tepe Khazana, Tepe Maranjan, Khwaja Safa, Tepe Narenj), et sa région (Bazikhel), du Logar (Mes-e-Ainak, Kharwar), du Wardak (Al Ghata), ainsi que de Ghazni (Tepe Sardar), Bamiyan (Kamard), Fondukistan, et Hadda (Tepe Kafariya, Tepe Shotor). Elles témoignent de l’importance de ce matériau dans l’art bouddhique de la partie sud de l’Afghanistan.
Les découvertes récentes de telles sculptures, combinées à celles de monnaies et de céramiques, que nous avons effectuées sur les sites monastiques de Tepe Narenj et Khwaja Safa, entre 2004 et 2013, et leur comparaison avec les sculptures des monastères mentionnés ci-dessus confirment, selon nous, que toutes ces sculptures appartiennent à une phase tardive du bouddhisme en Afghanistan, qui n’est pas antérieure à la fin du 7ème ou au début du 8ème siècle. Ceci remet donc en cause l’opinion la plus généralement acceptée qui attribuait jusqu’alors les Å“uvres utilisant l’argile rouge aux 3ème ou 4ème siècles, voire au 5ème, 6ème siècles.