Cl. de Mme Blondeau.
Conférence du 20 janvier 2011, par Anne-Marie Blondeau, Directeur d’études émérite à l’EPHE
Pour tous les fidèles qui adhèrent au bouddhisme tibétain, que ce soit au Tibet même, au Ladakh, au Népal, au Sikkim, au Bhoutan, comme on a pu le voir lors de la récente exposition au musée Guimet, et jusqu’en Mongolie, Padmasambhava jouit d’une dévotion considérable. En attestent ses représentations iconographiques sous ses multiples formes, les rituels qui le célèbrent ou dont l’origine lui est attribuée, les lieux saints où il a médité ou caché des « textes-trésors », l’abondante littérature hagiographique qui relate ses exploits.
Pour tous, il ne fait aucun doute que c’est un personnage historique, un siddha indien invité par l’empereur tibétain Khri srong lde btsan au 8e siècle, qui a introduit et diffusé le bouddhisme tantrique au Tibet et contribué à la construction du premier monastère, Samye. Pourtant, les preuves historiques de sa présence au Tibet sont des plus minces et certains historiens tibétains contestent la réalité des hauts-faits qui lui sont attribués. Il est possible de retracer les étapes du développement de sa vie légendaire et les moyens mis en Å“uvre. Mais les raisons qui ont fait de ce personnage obscur une figure emblématique restent inexpliquées.