DÉESSES INACCESSIBLES

Conférence avec projection.

Jeudi 17 novembre 2022 à 18 heures. A.R.C.H. 6 rue Visconti, 75006. PARIS.

Dans le temps d’avant le temps, dieux et humains vivaient dans la plus parfaite harmonie.
Hommes et femmes vivaient dans la forêt, au milieu des arbres, des animaux, oiseaux, singes, écureuils…
Les hommes regardaient et profitaient de ce que la nature pouvait leur offrir. Les nids des tisserins leur ont surement donné l’idée de tresser des paniers.
Ils recueillaient aussi la sève du palmier pour la faire fermenter et en faire une boisson très appréciée : le toddi qui était consommé lors des fêtes. Et en ce temps là, les hommes étaient joyeux et faisaient très souvent la fête.
Les esprits habitaient les arbres, la forêt, la montagne… et régulièrement les hommes leur faisaient des offrandes, notamment du toddi ! Il y avait une divinité pour chaque chose, ainsi Cheda était la divinité protectrice du village.
Pour mieux entrer en relation avec les divinités, il y avait les bhagat, les sorciers guérisseurs, un peu comme les shaman chez les amérindiens… Les bhagat consommaient du toddi pour entrer plus vite en relation avec les divinités qui n’étaient jamais loin.
Les hommes érigeaient même des statues en l’honneur de leurs protecteurs. Notamment du tigre, protecteur des troupeaux. Autour de ces statues, de grandes fêtes étaient données. On offrait aux divinités de la musique, du toddi, de la nourriture… Et les hommes mangeaient, chantaient en l’honneur de ces divinités.
La vie s’écoulait paisible, chacun faisait ce qu’il avait à faire. Tout le monde travaillait et les bhagat s’occupaient des choses immatérielles et spirituelles. Et du coup étaient nourris par les hommes et femmes du village. Les femmes faisaient la cuisine, passait le riz à la meule pour faire la farine … les hommes ramassait le bois, des feuilles de sag,…
Les femmes étalaient la bouse de vache sur les sols pour faire fuir les insectes
Elles aimaient faire des peintures sur les murs pour faire venir la pluie ou espérer une bonne récolte.
Hommes et femmes pêchaient, la rivière poissonneuse était source de vie. Une pêche abondante était symbole de fécondité, d’abondance pour le futur.
L’eau permettait la culture du riz . Ici on mange du pain, là bas, on mange du riz. Matin, midi et soir… Hommes et femmes travaillent à cette culture. Et les panicules de riz sont surveillés , soignés afin que la récolte soit belle.
Et si la récolte est belle, la fête l’est aussi ! Les femmes préparent et apportent à manger et à boire ! Les bouteilles de toddi circulent et les bhagats ne sont pas oubliés !
Mais les femmes ne font pas que servir, elles aussi mangent.. . A coté… et boivent du toddi !
Oui, Hommes et femmes vivaient en harmonie avec les divinités. Et les bhagat étaient les messagers des uns vers les autres.
Un jour un bhagat s’est mis en en route vers la montagne pour porter des offrandes aux divinités.
Il arrive dans une grotte. La déesse est là. Elle accepte le cadeau du bhagat et lui propose en échange de s’asseoir sur le serpent d’éternité.
Mais le baghat refuse. Ce qu’il voudrait, c’est toucher la déesse. La voir ne lui suffit pas, il faut la toucher, la prendre dans ses bras…
Un mortel toucher une déesse ! Jamais !
Le bhagat insiste, insiste, s’avance dans la grotte , attrape la déesse… Mais celle ci s’enfuie …
On ne l’a jamais revue.
Et c’est depuis ce jour que les hommes, avec ou sans toddi n’ont plus jamais vu de déesses ou de divinités. Celles ci se cachent dans les murs, les arbres, les pierres… Elles se cachent dans toutes choses… Et c’est aussi depuis ce jour, qu’elles sont vénérées à travers toutes choses.