Images et rituel dans le Bouddhisme Néwar



Mise en place du mandala de Vajradhatu
par le vajracarya le premier jour du rituel.

Résumé de la conférence du 10 décembre par Anne Vergati

La particularité de la société Néwar de la vallée de
Kathmandu est la coexistence du bouddhisme et de l’hindouisme
depuis des siècles. Au niveau de la religion de l’individu, les Néwars
se définissent soit comme hindous soit comme bouddhistes et emploient
un prêtre bouddhiste (vajracarya) ou un prêtre hindou
(brahmane). Le syncrétisme religieux est présent surtout dans les textes
ou les guides de pèlerinages. Il est important de faire une distinction
entre les rites décrits dans les textes et les pratiques religieuses.
Les textes sont connus seulement par les lettrés, en l’occurrence les
prêtres. Les habitants de la vallée connaissent bien les images des
divinités et leurs symboles. Dans le déroulement de chaque rituel
la tradition orale joue un rôle considérable.

Les rites de passage donnent une identité sociale et ethnique.
Deux rites sont spécifiques chez les Néwars : le rite de mariage
des jeunes filles avant la puberté (ihi) avec un dieu,
Vishnu Narayana pour les hindous et Buddha Vairocana, le Seigneur du
Corps, pour les bouddhistes, le second rituel célébré par une personne,
homme ou femme, qui atteint l’āge de soixante-dix-sept ans, sept mois
et sept jours, rituel appelé bhimaratha
ou bhura jyanko qui assure le passage d’une personne du monde
des hommes dans le monde des dieux.

Le rituel de mariage, cérémonie collective,
célébré par les bouddhistes, a eu lieu dans l’est de la vallée,
en 1984, à Thimi. Le premier jour a commencé avec la mise en place
du mandala de Vajradhatu ; au centre est situé Buddha Vairocana.
Une statue du Buddha Vairocana a été fabriquée à Patan et consacrée
par le prêtre bouddhiste après l’installation du mandala. La
mesure du corps de la jeune fille marque la seconde partie du déroulement
du rituel du premier jour. Le rituel de mariage, avec don de la fille
et la marche autour du feu a lieu le second jour en présence du prêtre.

En dehors de prêtres, deux autres catégories
jouent un rôle important dans le déroulement des rituels : les peintres
et les potiers. Seul le prêtre connaît le texte en néwari et en sanskrit
qui sera utilisé pendant la célébration du rituel. Les liens entre
l’image du Buddha Vairocana et le texte utilisé par le prêtre sont
évidents, mais les objets rituels comme le vajra
ou la cloche ont autant d’importance que les images.